Avant la période COVID, je n’aurai pas imaginé pouvoir accompagner des personnes en thérapie « à distance ». C’est l’expérience de cette nouvelle forme qui m’a fait découvrir toutes les possibilités qui, en fait, sont disponibles à distance.
Il y a des aspects qui changent dans une thérapie en visio : le lieu d’accueil, la manière d’entrer en contact, les types d’exercices à proposer qui peuvent être différents du
« présentiel », …
Cependant il y a une dimension qui reste essentielle dans la qualité de la thérapie et que l’on retrouve, y compris à distance, c’est la qualité de présence du thérapeute dans la relation.
« Le thérapeute a besoin d’entrer dans chaque séance en restant ouvert, « attentif à découvrir ce que cette relation exigera de moi, à ce moment précis de l’existence de cette personne particulière » (Craig, 1986). Je rajouterai : et dans ce moment précis de mon existence particulière à moi également.
« Toute vie réelle est rencontre » dit Buber, « et la guérison émerge de la rencontre qui a lieu entre les deux personnes alors qu’elles deviennent pleinement présentes l’une à l’autre. » (Geller et Greenberg, 2005)
Pour moi, cela suppose que je vive dans un environnement ressource qui me permet de me rendre présente, à moi d’abord pour pouvoir ensuite « offrir » ma présence à la personne
que j’accompagne.
Sans disponibilité personnel, sans accès à cet espace d’ouverture en moi, pour l’accueil de l’autre, pas de présence. C’est parvenir à me relier profondément à mon humanité imparfaite
(pas toujours si simple !).
C’est accepter de résonner au contact de l’autre. Je suis moi au contact d’un/une autre et j’accueille, nous accueillons ensemble, ce qui est là…
J’aime cette expérience de présence. Elle est exigeante et ce n’est jamais acquis une fois pour toutes, cependant elle fait partie des expériences que je chérie le plus en ce monde.
Et pour vous, c’est comment cette expérience de la présence ?
